Successful restart at Bloom Lake mine
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Feb 23, 2018 09:30AM
Resource projects cover more than 1,713 km2 in three provinces at various stages, including the following: hematite magnetite iron formations, titaniferous magnetite & hematite, nickel/copper/PGM, chromite, Volcanogenic Massive and gold.
Publié le 22 février 2018 à 09h29 | Mis à jour le 22 février 2018 à 09h29
Photo prise lors du redémarrage officiel de la mine du lac Bloom, vendredi dernier, avec quelques-uns des 400 travailleurs qui sont déjà à pied d'oeuvre sur le site.
Photo fournie par Champion Iron Mines
Champion Iron Mines a relevé son défi. Les premières tonnes de minerai de fer extraites de la mine du lac Bloom rouleront aujourd'hui de Fermont à Sept-Îles. La mine avait fermé dans la foulée de la faillite de Cliffs Natural Resources en 2014, et les repreneurs étaient loin de se bousculer au portillon pour acquérir le jeune site dont la rentabilité était incertaine.
« Personne ne faisait compétition avec nous, sauf des acteurs qui voulaient démanteler la mine », affirme le chef de la direction de la société, David Cataford. « Ce projet-là a été mis en vente et personne dans le monde n'a pensé faire une offre pour l'acquérir. C'était très important pour nous de livrer ce projet-là et démontrer le potentiel de production du site. »
Champion Iron Mines, par l'entremise de sa filiale Minerai de fer Québec, détenue à 36,8 % par l'État, a mis la main sur la mine de fer du lac Bloom en avril 2016 pour 10,5 millions. Cette même mine avait été payée 4,9 milliards US six ans plus tôt par le géant américain Cliffs, qui n'est jamais parvenu à la rendre rentable alors que le prix du fer s'effondrait.
« Il y a beaucoup de gens qui ne croyaient pas qu'on y arriverait. » - David Cataford, chef de la direction de Minerai de fer Québec
« Non seulement on y arrive, mais on le fait dans les temps et dans le budget », a affirmé M. Cataford, rencontré par La Presse dans les bureaux de la société à Montréal. En moins d'un an, la société minière a ficelé un montage financier de 327 millions et scellé deux ententes pour l'achat de la production.
Vendredi dernier, l'entreprise a enfin rallumé les machines. « Ç'a été un moment assez incroyable », dit-il. La reprise de la mine de Fermont s'accompagne de la création de 450 emplois directs. Déjà, quelque 400 travailleurs sont à pied d'oeuvre sur le site. Encore une cinquantaine de postes dont le salaire moyen est de 80 000 $ sont à pourvoir.
UN TRAIN PAR JOUR
Le redémarrage de Champion redonne d'ailleurs une bouffée d'air à la Côte-Nord, qui a été durement touchée par la chute du prix du fer. Le prix de la tonne tend toujours à se redresser et oscille ces jours-ci autour de 78 $ US pour une teneur en fer de 62 %. Là où Champion se distingue, c'est avec la qualité de son concentré à 66 % de teneur en fer.
L'entreprise a misé sur l'optimisation de son système de récupération de minerai pour arriver à tirer son épingle du jeu. Pour l'heure, Champion peut vendre une tonne de fer à environ 90 $ US grâce à une prime sur la qualité. Un premier chargement de 16 500 tonnes roulera aujourd'hui par train jusqu'à Pointe-Noire, à Sept-Îles, d'où il sera expédié plus tard.
D'ici les prochaines semaines, c'est un train par jour qui partira de Fermont, assure David Cataford, alors que Champion prévoit produire 6 millions de tonnes de minerai dès cette année. C'est plus que ce que Cliffs n'a jamais produit au lac Bloom. La japonaise Sojitz et le géant Glencore ont déjà promis d'acheter la totalité de la production annuelle.
La production sera entreposée à la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire, dont Champion est copropriétaire avec la Société du Plan Nord et la société minière Tata Steel Minerals Canada, qui exploite le gisement DSO, près de Schefferville. Québec a racheté le site stratégique pour les expéditions dans la foulée de la restructuration légale de Cliffs.
« [L'achat des actifs de Pointe-Noire par l'État], c'est la différence entre un projet qui fonctionne et un autre qui ne fonctionne pas », tranche M. Cataford.
« La seule façon que la mine du lac Bloom a pu redémarrer, c'est avec un accès multi-usager pour atteindre Pointe-Noire et expédier la production par la voie maritime. » - David Cataford
Les premières tonnes de fer seront expédiées en avril du tout nouveau quai multi-usager du port de Sept-Îles, construit au coût de 220 millions en 2015, mais qui n'a jamais servi. Champion fait partie des cinq sociétés minières qui ont payé la moitié de l'infrastructure de calibre mondial, capable d'accueillir la dernière génération de super-minéraliers.
Québec a investi au total 51,4 millions dans la relance de la mine du lac Bloom, dont il est devenu copropriétaire. La Caisse de dépôt et placement du Québec a aussi autorisé un prêt de 100 millions US conditionnel au démarrage de la mine.
«LA MINE DU LAC BLOOM EN BREF
Nombre d'emplois : 450
Production annuelle future : 7,5 millions de tonnes de minerai
Durée de vie estimée : 21 ans
Ouverte en 2010, puis fermée en 2014»